Alexandre-Louis-Léopold JOLIVET, pharmacien, maire de Châteaudun

Documents réunis par Ph. Duplant, mise en texte de L. Royneau

Alexandre-Louis-Léopold Jolivet  est né le 19 septembre 1882 à Bouillé-Loretz, arrondissement de Bressuire dans les Deux-Sèvres. Il est le fils de Jolivet Alexandre, propriétaire âgé de 24 ans et de Louise Abraham, ménagère âgée de 19 ans. Ils sont domiciliés à Jarle, hameau proche de la commune. Il fait ses études de pharmacien à Paris, devient interne des hôpitaux, rédige une thèse de doctorat d’université, ne mentionne pas son titre de docteur mais celui de pharmacien de 1ère classe[1] dans sa publicité, c’est peut être plus parlant pour la clientèle.

En 1913, il achète la « Grande Pharmacie Centrale de Châteaudun [2]» et le laboratoire « ROB FIALIP » à M. J.-B. Fialip[3]. Ce pharmacien a créé le dépuratif végétal, rénovateur de sang « ROB DEPURATIF FIALIP [4]» que A.-L.-L. Jolivet continuera à commercialiser. Une grande annonce dans l’annuaire de 1921 énumère les différents domaines de ses compétences.

Il revendra son officine le 10 août 1933 à M. André-Louis-Raymond Malépart[5]. Le 1er avril 1976, celui ci la cédera à M. Jean-Pierre Nillot. Viendrons ensuite, Melle Colas et Didier Huguet associé à Vincent Chevron.

Sur le plan personnel, Alexandre-Louis-Léopold Jolivet épouse le 16 mai 1908

Néau Micheline-Constance-Joséphine. En 1914, il est mobilisé comme lieutenant et blessé à la cuisse, le 6 novembre 1914, au combat de Zellebeck en Belgique[1]. Fait prisonnier par les allemands, il ne revient à Châteaudun qu’en janvier 1919.

En septembre 1923, veuf, il épouse Lucia-Joséphine-Paula-Antoinette-Rosalie Gilson.  Elle décède à 38 ans le 9 juin 1928. L’acte de décès (AD 28 – Cote 3 E 088 / 152 – Vue numérisée 137/201) indique qu’elle était née en 1889 à JUMET (Belgique) près de Charleroi. Était-elle en famille avec la première épouse Néau Micheline-Constance-Joséphine ? car dans l’avis d’obsèques[1] on mentionne Jean Néau, son fils. De son côté Alexandre Jolivet a comme enfants : Pierre, Marie-Antoinette, Guy.

Le 10 janvier 1931, Il épouse en troisièmes noces, à Châteaudun, Germaine-Julia-Marie Ferrière.

En 1935, rentier depuis 1933, il quitte Châteaudun, mais revient les week-ends dans son domicile du 9 bis Boulevard Grindelle, face à la gare. En juin 1940, il prend le train pour se réfugier avec sa famille dans son pays d’origine. Le train ne s’arrête pas à Poitiers et la famille se retrouve dans les Pyrénées. Il travaille quelques mois dans une pharmacie puis malade veut revenir à Châteaudun. Son fils Georges raconte[3] que le voyage du retour s’est fait dans un wagon à bestiaux et que son père a dû être transporté sur un fauteuil en osier de la gare à son domicile. La maison avait été pillée, livres, objets de valeur, bibelots avaient disparu.

Alexandre Jolivet décède le 30 décembre 1940 à l’age de 58 ans[4], Ses enfants sont Pierre, Guy, François, Georges, Dominique, Philippe, Marie-Antoinette épouse Servin et Marie-Rose. Il est inhumé au cimetière du Champdé.

Ce pharmacien fut aussi un homme public. Il est premier adjoint de la ville de Châteaudun de 1925 à 1933 et maire[5] du 19 mars 1933 au 19 mai 1935. Il dirigeait aussi le cours des Sous-Officiers de réserve et était Président de l’Union locale des anciens combattants. Le quatorze juillet 1938, devant la troupe, il est fait chevalier de la Légion d’honneur par le lieutenant-colonel Châtelain, commandant de la base aérienne n°9 de Châteaudun[6].

[1] Depuis 1898, la thèse est obligatoire et non plus facultative, le titre de pharmacien de 1ère classe est une classification désuète du XIXe siècle. Le pharmacien de première classe, bachelier, thèsé ou non, pouvait exercer sur tout le territoire français. Le titre de pharmacien  de deuxième classe était obtenu après au moins 8 ans d’ancienneté dans une pharmacie. Il ne nécessitait pas des études générales approfondies et l’exercice était limité au département d’obtention. Source : DILLEMANN G., BONNEMAIN H., BOUCHERLE A. 2008, « La Pharmacie française, ses origines, son histoire, son évolution ». Editeur Lavoisier / TEC et DOC.

[2] Actuellement « Pharmacie de la Fontaine ».

[3] Annonce du Patriote de Châteaudun, jeudi 4 septembre 1913.

[4] Publicité dans l’Almanach de l’Écho Dunois pour 1901..

[5] Le Patriote de Châteaudun, 10 août 1933.

[6] L’Écho Dunois n°100, dimanche 13 décembre 1914.

[7] Le Patriote de Châteaudun, jeudi 14 juin 1928.

[8] Entretien des 22 et 23 septembre 2009 avec Ph. Duplant.

[9] Le Patriote de Châteaudun, dimanche 5 janvier 1941 et jeudi 9 janvier 1941.

[10] Le Patriote de Châteaudun, jeudi 23 mars 1933.

[11] Lettre manuscrite de A. Jolivet  du 1er août 1938 au Grand Chancelier  et Procès-verbal de réception du 15 août 1938.

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