La croix de Jean-Louis Nivet à Marboué (1)
C’est une grande croix (hauteur 1,77 m, largeur 0,98 m, épaisseur 3 cm) en fer forgé située dans le premier virage de la départementale 361, qui va de Marboué au hameau du Plessis. Elle est composée de cadres qui enserrent des palmettes et sont prolongés par des volutes. Tout l’ensemble est en fer plat, c’est le travail d’un maréchal local. Au croisement des bras, il y a une plaque en fer1 sur laquelle une inscription a été poinçonnée :
ICI REPOSE LE
CORPS DE
JEAN
LOUIS NIVET NE A MARB
OUE LE 11 FEVRIER 1776 DEC
EDE AU MEME LIEU LE 19 NOV
EMBRE 1833
PRIEZ POUR
LUI
Jean Louis Nivet est le fils de Jean Louis Nivet (1747-1806) et de Anne Dechartres (1748 – après 1833) installés meuniers au moulin du Croc-Marbot, sur le Loir en aval de Marboué, puis de 1797 à 1813 meuniers au moulin d’Écoublanc, situé en amont de la commune. Il a été lui aussi meunier au moulin d’Écoublanc et a cédé l’affaire à son fils Pierre-Armand. C’est celui ci qui déclare le décès de son père en mentionnant qu’il était propriétaire-rentier et que lui est marchand-farinier à Écoublanc (2). Henri Lizier, l’historien de Marboué, mentionne que dans la famille Nivet, les fils restaient au Croc-Marbot pendant que les pères étaient à Écoublanc (3).
Le nouveau cimetière de Marboué a été béni le 22 septembre 1867. Dans l’ancien situé autour de l’église, les exhumations ont eu lieu à partir de 1874 et les terres ont été enlevées de 1901 à 1909 (4). A cette occasion, en 1875, on a retrouvé au seuil de l’église deux pierres sculptées au dos plat qui avaient été utilisées comme marches. Elles ont été données à la Société Dunoise (5) et ont fait l’objet d’une publication très détaillée dans le tome 3, 1875-1880, pages 156 à 160. L’auteur, M. Delcros les datent du Xe-XIe siècles, elles semblent plutôt du milieu du XIIe siècle (6).
Cette croix de bordure de route est un assemblage, la partie funéraire avec son épitaphe et ses volutes a été récupérée au vieux cimetière, à l’insu ou avec l’accord des descendants. On lui a soudé latéralement deux fers plats épais qui sont scellés dans le socle et, pour que cette jonction soit plus harmonieuse, on a ajouté deux grosses volutes. Le socle en calcaire est un pilier carré (0,80 x 0,40) surmonté d’un corniche à pyramide écrasée, il a été taillé spécialement pour que cette croix soit bien visible dans ce virage, car la hauteur totale obtenue est de 2,75 m. Il serait intéressant de consulter les archives de la paroisse ou les comptes-rendus du conseil municipal pour trouver les raisons qui ont motivé l’installation de cette croix sur ce lieu.
L’épitaphe
Vue d’ensemble
Les deux barres à volutes qui encadrent la croix et la fixent au socle
Photographies de Me Bienvenu directrice du musée de Châteaudun et de Me Anna David assistante de conservation
1 28220, 10 km au nord de Châteaudun.
2 BATAILLE Guy, 1998 : La Beauce méconnue et ses croix. Édition de l’Association paroissiale de Saint-Denis-les-Ponts, Chapelle-du-Noyer, Lanneray. Cette croix (ref : 14-4) est signalée avec une erreur, « écriteau en cuivre ».
3 AD28 : Marboué, registre d’état-civil, 1827-1834, vue 123.
4 LIZIER Henri, 1979 : Marboué, Cité historique, Site touristique. Édition de l’Association culturelle de Marboué, p. 43.
5 LIZIER Henri, p. 186.
6 Actuellement déposées au musée de Châteaudun.
7 Cela reste à confirmer par des spécialistes de la sculpture romane.
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