Il était une fois un site industriel

par Jean-Pierre Chevallier

Réalisation 2.A.C.D. (Association d’Animation et des Collectionneurs Dunois )

 

A Châteaudun, le long de la rue de Jallans et du boulevard Toutain, la friche industrielle de la renommée usine de machines-outil G.S.P. avec ses halles et ses toits est, en ce dernier trimestre de 2023, en cours de démolition et de dépollution. De nombreux dunois y ont été apprentis puis ouvriers de 1934 à sa fermeture dans la douleur en 1979. Cette usine n’était que le dernier témoin d’une activité industrielle qui a commencé au XIXe siècle par l’installation de la fonderie Allard, spécialisée entre autres dans la conception et la fabrication de machines pour le travail des cuirs dans les tanneries, puis plus anecdotique, de 1929 à 1934, par celle de l’entreprise Royer qui fabriquait des machines de précision.

C’est donc essentiellement l’histoire de la fonderie Allard, qui va s’implanter sur ce site couvert de vignes et y travailler de 1850 à 1929, que J.P. Chevallier nous livre dans cet ouvrage de 120 pages, sans précédent, (cette fonderie n’a jamais bénéficié d’études) celui-ci sera suivi par un deuxième consacré à la G.S.P. qui elle, a déjà fait l’objet de publications.

Après une généalogie de la famille Allard qui permet de comprendre les entêtes successives mentionnées sur les factures et publicités, très vite, une iconographie abondante nous présente les différentes machines produites spécifiquement pour les tanneries – corroieries et pour lesquelles l’usine obtiendra renommée et distinctions. Cependant, c’est un marché fondé sur une seule activité et ses dirigeants ont su protéger l’entreprise en diversifiant la production : nombreux modèles de machines à vapeur, fixes ou roulantes, pompes, fontes diverses pour l’agriculture ou le bâtiment. Nos derniers éléments visibles à Châteaudun étant des gargouilles de trottoir estampillées « Allard Ainé » situées rue Pilote. Vers 1910, ils ajouteront la réparation des automobiles. En 1916, cette fonderie sera absorbée avec un concurrent par une entité plus large « La Société Française de Construction de Machines de Tannerie – Corroierie – Mégisserie – Chromerie » créée par des actionnaires tanneurs désireux de maîtriser la production de l’outillage nécessaire à leur activité, mais la famille Allard est toujours présente et actionnaire.

L’activité humaine sur le site n’est pas oubliée avec le dénombrement des ouvriers, les concours d’apprentissage mais aussi les accidents du travail.

Jean-Pierre Chevallier, bien connu pour son implication, entre autres, à l’Office de tourisme de Cloyes-sur-le-Loir et à 2.A.C.D., nous fait découvrir une entreprise dunoise peu connue et nous livre un ouvrage qui passionnera tous ceux qui s’intéressent à l’histoire de l’industrie locale.

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