Deux tableaux appartenant à la Société Dunoise présentés

au musée des Beaux Arts de Chartres

dans le cadre d’une grande exposition rétrospective

dédiée au peintre dunois Mathieu Cochereau

Depuis le mois de septembre et jusqu’au 1er février de l’année 2026, plusieurs œuvres de Mathieu Cochereau, ce jeune artiste peintre du début du 19ème siècle, originaire de Montigny-le-Gannelon (Eure-et-Loir), ont été judicieusement réunies, par le Musée des Beaux-Arts de Chartres, afin d’y être toutes présentées au public. Nous avons donc ici l’opportunité d’admirer et d’apprécier en terre eurélienne une belle exposition dédiée au méritant et talentueux élève de Jacques Louis David, lequel était promis à un brillant avenir artistique, mais qui fut, trop tôt enlevé à la vie.

L’initiative de cette exposition est due au dynamisme et à l’inventivité d’animation d’un lieu culturel, de Grégoire Hallé, Conservateur du musée des Beaux-Arts de Chartres, avec le concours de sa collègue Mireille Bienvenu, Directrice du musée des Beaux-Arts et d’Histoire naturelle de Châteaudun (Eure-et-Loir), qui a accepté, après accord de la municipalité et du Conseil d’administration de la Société Dunoise, de consentir gracieusement à ce prêt exceptionnel de sept tableaux de grand intérêt, dont un judicieux ordonnancement facilite ainsi notre compréhension à pouvoir décrypter l’évolution artistique du peintre à travers l’ensemble de œuvres exposées.

Au nombre de celles-ci, deux appartiennent à la Société Dunoise et sont issues de ses collections patrimoniales mises en dépôt au musée de Châteaudun depuis 1952. La première, Intérieur d’une académie de dessin éclairée par la lampe, a déjà été présentée en juin 2019, à la Propriété Caillebotte à Yerres (Essonne) à la faveur de l’exposition Dans l’atelier du peintre au 19ème siècle. La notice du catalogue dédiée au peintre par Nicolas Sainte Fare Garnot, commissaire de l’exposition en 2019, explique l’importance d’apprendre les bases du métier dans l’un des ateliers de Jacques Louis David, où les élèves du maître, assemblés tracent à la pierre noire, le modèle installé devant eux sur une estrade. Cochereau, en parfait peintre de genre, joue sur le contraste entre un premier plan où sont les élèves, dont on distingue les silhouettes, un second plan, dans lequel apparaît le modèle, à contrejour, dans une position quasi identique au lanceur de disques, et au fond, mieux éclairées, des copies en plâtre de groupes de la statuaire antique. Rappelons ici pour mémoire que le musée du Louvre à Paris possède un autre exemplaire de cette peinture, à l’intitulé quasi identique, Les experts scientifiques s’accordent sur le fait que si l’une et l’autre sont bien authentiques, l’hypothèse sérieuse serait que l’œuvre de Châteaudun, plus modeste dans ses dimensions et révélant encore certaines faiblesses, s’avèrerait plutôt être une création originale, composée en secret sans que le maître d’apprentissage y ait posé son regard, tandis que celle figurant au musée du Louvre, bien plus aboutie et de plus grande taille, aurait été cette fois-ci exécutée sous le contrôle bienveillant de Jacques Louis David, avant d’être  présentée, grande consécration, au musée du Louvre à Paris, pour le Salon de 1814.

L’Autoportrait, seconde œuvre de Cochereau appartenant à la Société Dunoise, est ici montrée pour la première fois au public et doit aussi retenir toute notre attention : d’une part, en raison de ses qualités esthétiques d’exécution et de la finesse du trait. C’est le visage d’un adolescent élégant, portant l’habit de ville, chemise blanche au col relevé et enserré d’un foulard blanc noué autour du cou. Mathieu Cochereau s’est représenté les cheveux en coup de vent, plongé dans ses pensées, brossé dans le plus pur style romantique, suivant en cela l’exemple célèbre du portrait de Châteaubriant par Anne Louis Girodet-Trioson, lui-même élève de Jacques Louis David, peint en 1809 et qui avait été aussi exposé au musée du Louvre à Paris, pour le Salon de 1810 ; d’autre part, parce que le tableau a bien failli être définitivement perdu un jour de janvier 1871, lorsqu’un un soldat des armées prussiennes d’occupation, qui était hébergé chez une habitante de la petite commune de Courtalain (Eure-et-Loir), dont la demeure avait été naturellement réquisitionnée, n’avait pas hésité à exercer sa mauvaise humeur sur l’Autoportrait de Cochereau, en perçant le bas de la toile de plusieurs coups de baïonnette, heureusement peu visibles et sans dégâts fâcheux. Or la propriétaire de cette demeure, place des Halles à Courtalain, plus connue sous le nom de la veuve Souchay, était Madeleine Cécile Cochereau, sœur du peintre. Quelques jours après le décès de la veuve Souchay, au mois d’août 1872, sa succession avait organisé une vente aux enchères, au cours de laquelle, l’imprimeur dunois Henri Lecesne, président de la Société Dunoise, décida de faire l’acquisition du tableau à titre personnel et sans que celle-ci y soit institutionnellement intéressée. Par la suite, ce fut au comte Dulong de Rosnay, châtelain de Frazé (Eure-et-Loir) et président de la Société Dunoise au cours de l’année 1933, de prendre l’initiative d’aller négocier L’Autoportrait à un prix raisonnable auprès des héritiers de la famille Lecesne et de l’offrir à l’association, pour son assemblée générale du 14 novembre. Enfin, près d’un siècle plus tard, en cette année 2025,le conseil d’administration de la Société Dunoise s’est de nouveau collégialement prononcé, pour doter ce véritable joyau artistique, qu’est l’Autoportrait de Cochereau, une des œuvres majeures de ses collections patrimoniales mises en dépôt au musée municipal de Châteaudun, de l’écrin qui lui manquait, c’est-à-dire un cadre d’époque Empire, restauré et redoré, cadre intégralement financé, avec ses propres deniers, sans demander la moindre enveloppe budgétaire à la municipalité de Châteaudun, en dépit d’in coût onéreux. Ainsi le visiteur qui voudra bien se déplacer à Chartres pour découvrir l’exposition, aura sûrement, tout du moins l’espérons d’avoir la satisfaction, si ce n’est la bonne surprise, de constater les efforts déployés, quels qu’ils soient, non seulement pour préserver et sauvegarder le patrimoine culturel qui nous est confié, mais aussi tout le soin et l’attention que nous apportons, afin qu’il puisse être aussi mis en valeur.

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