Ayant assisté à l’édition 2022 des rendez-vous de l’histoire à Blois, un de nos administrateurs, nous a bienveillamment transmis son compte-rendu d’une conférence-débat sur le devenir des sociétés savantes, que nous nous empressons ici de publier.
Jeudi 6 octobre, salle capitulaire du conseil départemental
Le thème de la mer a été une occasion pour les sociétés savantes de Loir et Cher de mettre toutes voiles dehors, le jeudi 6 octobre dans la salle capitulaire du conseil départemental dans le cadre d’une table ronde qui réunissait :
– Cyrille Berdelou vice-président de la société art-histoire-Sologne à Romorantin (SAHAS) Cette association fondée en 1911 est aujourd’hui toujours très active au plan local avec plus d’un siècle de références communicables, de même que par l’organisation de 4 conférences et l’édition de 4 publications annuelles, sans oublier une sortie dans l’année, n’omettant pas aussi d’apporter des éléments de réponse aux sollicitations qui lui sont faites.
– Bernard Diry Président de la société archéologique, scientifique et littéraire du vendômois (SAV) vénérable société savante (depuis 1862) de droit impérial au départ (160 ans de vie, sans interruption) débutant par les travaux de préhistoire de l’abbé Bourgeois. Le sérieux de l’association est également assuré par la parution d’un bulletin annuel de qualité largement reconnu par la communauté scientifique
– Aymeric Gaubert secrétaire de la Société des sciences et lettres de loir et Cher (SSLLC) créee à Blois en 1862 et orientée sur les sciences humaines et sociales, l’art, le bâti et la défense du patrimoine culturel et naturel, assurant le lien entre le grand public et les experts
–Emmanuelle Viora présidente du comité départemental de l’archéologie et du Patrimoine en Loir et Cher (CDPA) datant de 1993 suite au comité départemental d’archéologie de 1960. Ce comité départemental s’intéresse entre autre au petit patrimoine, dans l’objectif d’éveiller et de sensibiliser le grand public au « patrimoine ordinaire ». Cet organisme travaille avec les associations locales ou spécialisées (naturalistes) en étudiant une commune du département au cours de l’année et en éditant une publication sur son histoire avec journée d’animation. Cinquante-cinq communes ont déjà été concernées ; celle de Contres (250 pages), la plus récente, a été réalisée et celle d’Ouzouer-le-Marché, est prévue au cours de l’année 2023. .
Joël Lépine président du groupe de recherches archéologiques et historiques de Sologne , (GRAHS), annoncé mais non présent .
Animateur de la table ronde : M.Christophe Marion depuis 2017 délégué général du Comité des travaux histoires et scientifiques (CTHS), institut rattaché à l’École nationale des chartes. Il fut également délégué scientifique chargé de la coordination des activités de recherche de la même école. Christophe Marion qui a été élu député de Vendôme lors des dernières élections législatives, a aujourd’hui abandonné cette fonction.
La création par Guizot, en 1834, d’un « comité chargé de diriger les recherches et la publication de documents inédits relatifs à l’histoire de France » (devenu en 1884 le Comité des travaux historiques et scientifiques), représente un moment singulier dans la longue histoire des sociétés savantes.
Les questions en débat au cours de cette table ronde :
1- Le vieillissement et la diminution des membres des sociétés savantes :
Historiquement les sociétés savantes ont joué un grand rôle dans la diffusion de la connaissance « savante » et comme lanceur d’alertes pour la protection du patrimoine mais aujourd’hui elles sont marquées par le vieillissement et la diminution de leurs membres et parfois leur manque d’attractivité. Et la période Covid n’explique pas tout.
L’inventaire des réponses apportées par les diverses structures présentes se rejoignent en vue de l’élargissement des publics concernés grâce à la diffusion via internet. Les bulletins anciens de la société vendômoise et blésoise sont accessibles en ligne.
Le développement de relations avec de nouveaux acteurs est aussi une tentative de réponse au besoin d’élargissement de l’audience (écoles, collectivités locales)
2- Le développement des nouveaux outils d’information
Tous les participants pointent l’utilité des nouveaux outils numériques : accessibilité aux bulletins anciens sur Gallica ; utilisation de Facebook ; Instagram …ventes de documents via Internet.
3-L’implication d’un public ordinaire grâce à la « recherche participative »
Le CDPA a présenté sa pratique de base : « Le patrimoine dans votre commune » pour la mise en route de non professionnels et faire en sorte que des gens s’approprient leur territoire en travaillant à la rédaction d’articles constitutifs d’une publication originale sur une commune (plus de 50 communes à ce jour)
Par ailleurs un travail thématique associe aussi des bénévoles (exemple du patrimoine funéraire : les plaques émaillées)
A voir les liens à développer avec les gens de l’inventaire, par exemple pour l’élaboration de fiches techniques sur le patrimoine funéraire pour des citoyens participants.
M. Marion a insisté, au-delà de l’intérêt de faire connaitre des lieux, sur l’utilité de diffuser une méthode de travail historique aux amateurs et érudits locaux …l’intérêt à cet effet de la rencontre entre spécialistes – « savants – sachants » et citoyens ordinaires.
Et l’utilité l’élargir le champ de connaissances de érudit local qui ne doit pas s’intéresser qu’à son territoire.
L’échange a porté sur le fait que « la recherche participative » permet de réveiller les populations du Loir et Cher pour faire des choses ensemble mais quelqu’un a pointé le risque d’instrumentalisation des gens (risque de dévoiement)
Un exemple d’un travail intelligent avec la ville de Vendôme a été développé par le représentant de la société vendômoise à propos de la redécouverte de tableaux à l’église de la Trinité
La recherche participative permet de sortir des documents avec des érudits locaux « les non-savants », Les généalogistes ont réussi cela avec le dépouillement des registres paroissiaux, le muséum a fait cela pour recenser les herbes et insectes …ce sont des pistes à explorer
M.Marion parle d’un travail sur les archives des Ponts et chaussées et en Sologne un exemple d’implication des habitants est signalé par le représentant de la SAHAS, pour l’identification des prisonniers des allemands dans une base de données travaillée avec des habitants aux archives de Blois.
Un exemple à la société dunoise viendrait illustrer ce chapitre : le travail associant un historien chercheur, une professeure d’arts plastiques, une classe du lycée Emile Zola de Châteaudun et la société dunoise pour travailler sur une habitante originaire des Antilles ayant ouvert une école pour jeunes filles au début du XIX ème siècle à Châteaudun ( voir le bulletin 312 de la société dunoise, année 2022)
4-Le développement de synergies entre sociétés savantes voisines et autres acteurs institutionnels
Rappel du rôle de prospection des sociétés savantes au 19 ème mais le dialogue n’a pas toujours été aisé avec la recherche officielle et la fonction de prospection est aujourdhui assurée par des structures officielles comme la DRAC et autres instances publiques avec lesquelles les relations doivent être développées .
Intérêt donc de la collaboration au niveau du département ( et au-delà) entre les diverses structures concernées
Références des structures représentées à la table ronde :
SAHAS : La Société d’Art, d’Histoire et d’Archéologie de la Sologne (SAHAS)
www.romorantin.com/associations/10750/societe-dart-dhistoire-et-darcheolo
SAHAS : https://www.sahas.com
GRAHS
Groupe de Recherches Archéologiques et Historiques de Sologne, 14, rue de Beauce
41600 Lamotte-Beuvron
Tél : 02 54 88 25 70
grahsologne@orange.fr
Société Vendômoise
https://gallica.bnf.fr/edit/und/societe-archeologique-du-vendomois
Site internet
http://www.vendomois.fr/societeArcheologique/actualites.html
Adresse
B.P. 30023 41101 Vendôme cedex
CDPA
34 Av. du Maréchal Maunoury K, 41000 Blois
cdpa41@cdpa41.com
SSLLC
https://societe-sciences-et-lettres-41.com/
SSLLC – 11 rue du Bourg Neuf 41000 BLOIS
e-mail : sciencesetlettres41@orange.fr
CTHS (GTHS)
Comité des travaux historiques et scientifiques
Institut rattaché à l’École nationale des chartes
Bâtiment de recherche Nord – Campus Condorcet
14 cours des Humanités – 93322 Aubervilliers Cedex

Il y a quelques années, avec Jean-Pierre Legrand nous avions présenté, au Congrès du CTHS à Tours consacré aux « Réseaux et raisons d’être des sociétés savantes », le schéma des partenaires avec lesquels nous devions partager notre savoir. Le résumé a fait l’objet d’un article dans le tome III de l’Histoire du Pays dunois, les fiches documentaires et le contrat avec l’Education nationale ont concrétisé cette action. Dommage que je n’ai pas pu assisté à la table ronde de Blois pour raisons familiales.
Le schéma des partenaires a été ajouté à la fin de l’article.
Merci pour votre remarque.